Le Bas-Canada vers 1820

Labourer, voyager ou confectionner

Qu’est-ce que je ferai quand je serai grand? Pour un jeune Canadien, le nombre de carrières était limité.

La grande majorité des garçons devenaient cultivateurs. S’ils ne recevaient pas la terre de ses parents, il fallait demander une concession à un seigneur et abattre la forêt avant de pouvoir cultiver la terre. Il fallait labourer, semer, récolter, s’occuper des animaux, entretenir les clôtures et les bâtiments. C’était beaucoup de travail et peu de repos.

On pouvait aussi devenir un artisan: forgeron, cordonnier, charpentier et boucher. Il existait plusieurs métiers. Avant de travailler, il fallait apprendre le métier. On commençait par être un apprenti pendant plusieurs années avec un maître. Il fallait travailler pour lui gratuitement pour apprendre le métier. En échange, le maître nourrissait, habillait et logeait l’apprenti. À l’âge de 18 ans, le jeune pouvait avoir son propre atelier ou continuer à travailler pour un maître. Il recevait alors un salaire en retour de son travail.

Pour ceux qui préféraient l’aventure, il y avait le travail dans la traite des fourrures. Il fallait avironner tous les jours, du matin au soir. Quand il y avait un portage, c’est-à-dire un passage qui n’était pas navigable, il fallait enlever tout ce qu’il y avait dans le canot. Il fallait ensuite transporter toutes les marchandises et le canot jusqu’au prochain cours d’eau navigable. C’était un travail difficile et dangereux, mais qui permettait de faire de l’argent avant de s’installer sur une terre.

Pour une jeune Canadienne, les choix étaient encore plus limités. Normalement, les filles se mariaient assez jeunes et la majeure partie de leur vie était liée à celle de leur mari. Les rares filles restées célibataires s’occupaient de leurs parents pendant leur vieillesse ou devenaient religieuses.

* traite de fourrures : activité commerciale par laquelle les Autochtones échangent des peaux de fourrures contre des produits (couteaux, couvertures, fusils, etc.) qui viennent de France. (recitus)
* avironner : se promener en canot
* célibataire : personne qui n’est pas mariée

Auteur : Léon Robichaud | Version originale en français

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